Allez on y prend gout
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Cela faisait maintenant un bout de temps que je parcourais la contrée avec mes compagnons d'armes de la Rose des Vents.
Nous étions un petit groupe bien soudé et j'appris à connaitre un peu mieux ces mystérieux Haranis.
Cela ne se fit pas sans mal car dans mon enfance ma tribu considérait les Haranis comme un peuple étrange et nous restions toujours sur notre garde.
Je ne comprenais pas pourquoi ils n’avaient pas de griffes pour grimper, de fourrure pour se protéger des intempéries et de queue pour se raccrocher ou simplement garder l'équilibre ?
Cela m’avait toujours intrigué qu’une telle race puisse aisément survivre sur notre monde
Le seul point commun que nous avions par contre était nos ennemis Nuiens et Elfes.
Très vite les Haranis de la Rose des vents m'ont fait comprendre que mes préjugés étaient vraiment futiles, et que si tu obtenais la confiance d'un Harani il te respecterai comme sa propre famille.
Beaucoup de points étaient encore mystérieux depuis mon exil.
Iwa , Meyra et Gaeliath m’informèrent que nous pouvions avoir nos propres terrains moyennant finance, concept qui m’était totalement inconnu car pour moi notre terre appartenait à tout le monde, l'essence même de notre existence.
Ils m’initièrent également au travail sédentaire et aux techniques de commerce.
J’avoue que ce ne fut pas une partie de plaisir car j’ai du mal à concevoir ce mode de vie étant habitué à une existence de Nomade et de guerrier.
Mais bon sur leurs conseils avisés, j’ai posé mes petites affaires dans les plaines d’Arcum Iris non loin du camp Solaride.
J’étais parti pour tuer un des propriétaires en place afin de m’octroyer sa maison et ses champs, quand mes compagnons me mirent en garde des lois en vigueur qui ne permettaient pas ce type de comportement.
Vraiment étrange que l’on soit condamné pour si peu de chose?
Encore un aspect de la vie sociale que je devrais intégrer, ou contourner car mon instinct de tueur ne peut pas disparaitre comme un simple courant d’air.
Contraint et forcé il a fallu que je construise moi-même ma maison et mon jardin sur une zone inexploitée.
Un soir après une journée harassante de dur labeur et des cals à vif à force de manier la hache et la pioche, nous nous sommes réunis dans une taverne d’Austera autour d’un bon repas festif et bien arrosé comme je les aime.
Nous avons élaboré une expédition en mer pour le lendemain afin de livrer des marchandises et couper quelques têtes au passage.
En effet notre petite compagnie avait un clipper flambant neuf pour nos périples en mer.
La mer encore une mystérieuse étendue que je découvris, moi qui ne connaissaient que nos petites rivières des plaines.
« Comment autant d’eau pouvait être amassé ainsi?...il en dû en falloir des pluies pour remplir ce trou. !»
Effrayé par l’idée de plonger ou de naviguer sur cette étendue je mis du temps à m’habituer, mais curieusement mon instinct de félin me permit de ne pas couler telle une pierre, bien que ma nage ne fût guère au point.
Dès le lendemain avec une poignée de camarade nous sommes partis affronter cet océan.
Très vite nous sommes tombés nez à nez avec des bateaux ennemis qui nous ont harponnés pour dilapider notre butin.
C’était bien mal connaitre la férocité de la rose des vents, et ses gueux sont repartis la queue entre les jambes pour certains ou ont fini en nourriture pour poissons pour d’autres.
Après moult arrêts et quelques écorchures nous sommes arrivés à bon port pour livrer nos marchandises.
Nous ne nous sommes pas trop attardés car nous étions en territoire ennemis et même si nous étions gonflés à bloc il ne faisait pas bon d’attendre que les rangs ennemis grossissent.
Une fois rentré chez nous, nous avons partagé notre précieux butin entre nous.
J’avoue que cette virée en mer était exaltante et je me suis rendu vite compte que mes camarades Haranis étaient aussi vaillants qu’un Firran.
A la nuit tombée je m’endormais paisiblement sur ma paillasse, la tête pleine d’images magnifiques.